DÉFINITIONS - REPÈRES

Un vocabulaire commun indispensable

 
La santé – L’éducation à la santé -
La prévention – La promotion de la santé
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1. La santé

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dans sa constitution fondatrice adoptée en 1946, donne la définition suivante de la santé :

La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. 1

Cette définition fait consensus et n’a pas été remise en cause à ce jour.

Être en bonne santé, c’est être :

2. L’éducation à la santé

L’éducation pour la santé centrée sur la personne prend en compte le vécu des individus (croyances, attitudes, comportements). Elle doit permettre à chacun d’améliorer sa santé à partir de ses connaissances nouvelles. Elle s’appuie sur le développement personnel et la réalisation de soi. Elle favorise la responsabilité individuelle pour les choix de comportements favorables à la santé2.

Être en bonne santé se conçoit dans la dynamique du développement de la personne. Si c’est bien évidemment aux parents qu’incombent en premier lieu l’éducation et la santé de leurs enfants, l’école, l’USEP, ou d’autres structures éducatives et sociales, peuvent aussi contribuer à l’éducation à la santé dès lors qu’elles sont des espaces de plaisir, de réussite, d’expérimentation sociale, voire d’acquisitions de savoirs.

L’éducation à la santé devrait permettre aux enfants de prendre conscience de ce qui détermine les comportements de santé, les influence, afin qu’ils construisent leur propre opinion, qu’ils puissent faire des choix de façon plus éclairée. Il ne s’agit pas de véhiculer un message univoque et normatif.

3. La prévention

Selon l’OMS, les actions de prévention se décomposent en trois catégories :

Ces trois définitions montrent clairement que la prévention entre dans le cadre d’une lutte contre la maladie ou contre les risques d’apparition de la maladie.

La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé donne, pour la première fois en droit français, une définition précise de la politique de prévention :

La politique de prévention a pour but d’améliorer l’état de santé de la population en évitant l’apparition, le développement ou l’aggravation des maladies ou accidents et en favorisant les comportements individuels et collectifs pouvant contribuer à réduire le risque de maladie et d’accident. À travers la promotion de la santé, cette politique donne à chacun les moyens de protéger et d’améliorer sa propre santé 3.

4. La promotion de la santé

La charte d’Ottawa établie en 1986 lors de la première conférence mondiale pour la promotion de la santé précise le concept de promotion de la santé :

La promotion de la santé a pour but de donner aux individus davantage de maîtrise de leur propre santé et davantage de moyens de l'améliorer. Pour parvenir à un état de complet bien-être physique, mental et social, l'individu, ou le groupe, doit pouvoir identifier et réaliser ses ambitions, satisfaire ses besoins et évoluer avec son milieu ou s'y adapter. La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie ; c'est un concept positif mettant l'accent sur les ressources sociales et personnelles, et sur les capacités physiques. La promotion de la santé ne relève donc pas seulement du secteur de la santé : elle ne se borne pas seulement à préconiser l'adoption de modes de vie qui favorisent la bonne santé ; son ambition est le bien-être complet de l'individu.4



Elle précise également, dans le chapitre Actions pour promouvoir la santé, la nécessité de l’acquisition d’aptitudes individuelles.

La promotion de la santé appuie le développement individuel et social grâce à l'information, à l'éducation pour la santé et au perfectionnement des aptitudes indispensables à la vie. Ce faisant, elle donne aux gens davantage de possibilités de contrôle de leur propre santé et de leur environnement et les rend mieux aptes à faire des choix judicieux5.

Ces aptitudes individuelles ont été précisées ultérieurement sous la dénomination de compétences psycho-sociales.

1. Cette définition est celle du préambule de 1946 à la Constitution de l'organisation mondiale de la santé (OMS). Elle n'a pas été modifiée depuis 1946.
2. François Bourdillon sur le site de la Faculté de médecine Pierre et Marie Curie (Université Paris 6).
3. Loi n°2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé.
4. Charte d’OTTAWA de 1986 : 1ère conférence mondiale pour la promotion de la santé.
5. Charte d’OTTAWA de 1986 : 1ère conférence mondiale pour la promotion de la santé.


 

 


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Les compétences psychosociales
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Des compétences psychosociales ont été définies par l’OMS.

Les compétences psychosociales sont la capacité d'une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne. C'est l'aptitude d'une personne à maintenir un état de bien-être mental, en adoptant un comportement approprié et positif à l'occasion des relations entretenues avec les autres, sa propre culture et son environnement.

Dix compétences (présentées par couples) ont été définies :

L’adulte permet à l’enfant de développer ces compétences en ayant le souci de ne pas véhiculer de message normatif et univoque. Ainsi les enfants prenant conscience de ce qui détermine les comportements de santé et de ce qui les influence, pourront mieux construire leur propre opinion et effectuer des choix éclairés.

1. Savoir résoudre des problèmes

Apprendre à résoudre les problèmes nous aide à faire face à ceux que nous rencontrerons inévitablement tout au long de notre vie. Des problèmes personnels importants, laissés sans solution, peuvent à la longue maintenir un stress mental et entraîner une fatigue physique 1.

2. Savoir prendre des décisions

Apprendre à prendre des décisions nous aide à les prendre de façon constructive. Cela peut avoir des conséquences favorables sur la santé, si les décisions sont prises de façon active, en évaluant les différentes options et les effets de chacune d’entre elles1.

3. Avoir une pensée créative

La pensée créative contribue à la fois à la prise de décisions et à la résolution de problèmes en nous permettant d’explorer les alternatives possibles et les diverses conséquences de nos actions ou de notre refus d’action. Cela nous aide à regarder au-delà de notre propre expérience. La pensée créative peut nous aider à répondre de façon adaptative et avec souplesse aux situations de la vie quotidienne2.

4. Avoir une pensée critique

La pensée (ou l’esprit) critique est la capacité à analyser les informations et les expériences de façon objective. Elle peut contribuer à la santé en nous aidant à reconnaître et à évaluer les facteurs qui influencent nos attitudes et nos comportements, comme les médias et les pressions de nos pairs 2.

5. Savoir communiquer efficacement

La communication efficace signifie que nous soyons capables de nous exprimer à la fois verbalement et non verbalement, de façon appropriée à notre culture et aux situations. Cela peut signifier être capable d’exprimer nos désirs à propos d’une action dans laquelle on nous demande de nous impliquer. Cela peut également signifier être capable de demander des conseils quand cela s’avère nécessaire 2.

6. Être habile dans les relations interpersonnelles

Les aptitudes relationnelles nous aident à établir des rapports de façon positive avec les gens que nous côtoyons. Cela signifie être capable de lier et de conserver des relations amicales, ce qui peut être d’une grande importance pour notre bien-être mental et social. Cela signifie également garder de bonnes relations avec les membres de notre famille, source importante de soutien social. Il s’agit aussi de savoir interrompre des relations de manière constructive 2.

7. Avoir conscience de soi

Avoir conscience de soi-même, c’est connaître son propre caractère, ses forces, ses faiblesses, ses désirs et ses aversions. Cela nous aide à reconnaître les situations dans lesquelles nous sommes stressés ou sous pression. C’est indispensable pour établir une communication efficace, des relations interpersonnelles constructives et pour développer notre sens du partage d’opinions avec les autres 2

8. Avoir de l’empathie pour les autres

Il s’agit d’imaginer ce que la vie peut être pour une autre personne même dans une situation qui ne nous est pas familière. Cela peut nous aider à accepter les autres qui sont différents de nous et améliorer nos relations sociales, par exemple dans le cas de diversité ethnique. Savoir partager différents points de vue nous aide à encourager un comportement humanitaire envers les gens qui ont besoin d’assistance ou de tolérance : les malades atteints du sida par exemple ou les gens ayant une maladie mentale et qui peuvent être stigmatisés ou frappés d’ostracisme par les personnes dont ils dépendent 2.

9. Savoir gérer son stress

Faire face à son stress suppose d’en reconnaître les sources et les effets et de savoir en contrôler le niveau. Nous pouvons alors agir de façon à réduire les sources de stress, par exemple, en modifiant notre environnement physique ou notre style de vie. Nous pouvons également apprendre à nous relaxer pour que les tensions créées par un stress inévitable ne donnent naissance à des problèmes de santé3.

10. Savoir gérer ses émotions

Pour faire face à ses émotions, il faut savoir reconnaître les siennes et celles des autres. Il faut être conscient de leur influence sur les comportements et savoir quelles réactions adopter. Les émotions intenses comme la colère ou la tristesse peuvent avoir des effets négatifs sur notre santé si nous ne réagissons pas de façon appropriée 3.





1. Définition de l'OMS - Division de la santé mentale et de la prévention des toxicomanies – 1993, Life skills education in schools.
2. Définition de l'OMS - Division de la santé mentale et de la prévention des toxicomanies – 1993, Life skills education in schools.
3. Définition de l'OMS - Division de la santé mentale et de la prévention des toxicomanies – 1993, Life skills education in schools.


 

 

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Le Programme National Nutrition Santé (PNNS)
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Le Programme National Nutrition Santé (PNNS) est l’instance de référence en matière de nutrition. Réunissant tous les acteurs concernés en France par la nutrition, ce programme a notamment pour objectif d’émettre des recommandations fiables en matière d’alimentation et d’activité physique.

1. Le Programme National Nutrition Santé n° 1 (PNNS 1) 2001-2006

Mieux manger pour prévenir la maladie, tel est l’objectif du Programme national nutrition santé (PNNS), mis en place en 2001 pour une durée de cinq ans, sous l’égide du ministère de la Santé. Le PNNS est un ensemble de mesures qui visent à améliorer l’état nutritionnel de la population française, explique le Pr Serge Hercberg, professeur de nutrition à l’université Paris 13, directeur de l’unité Inserm d’épidémiologie de la nutrition et président du Programme national nutrition santé.

Le PNNS s’adresse à la population générale, mais vise notamment les publics aux besoins nutritionnels spécifiques (enfants, adolescents, femmes enceintes et personnes âgées). C’est une politique ample qui va de la prévention des maladies chroniques par la nutrition au dépistage et à la prise en charge. Au début des années 2000, des études scientifiques internationales ont en effet démontré l’impact de la nutrition sur la santé : qu’il s’agisse du cancer, des maladies cardiovasculaires, de l’obésité, de l’ostéoporose ou du diabète, adopter une meilleure alimentation et pratiquer une activité physique régulière permet de se protéger de bon nombre de pathologies. Fort de ce constat, le PNNS 1 a défini neuf objectifs chiffrés, concernant à la fois notre consommation alimentaire, notre mode de vie et nos indicateurs biologiques. Parmi eux, le slogan consommer au moins cinq fruits et légumes par jour est désormais devenu incontournable.

2. Le Programme National Nutrition Santé n° 2 (PNNS 2) 2006-2011

Établi en 2006, le PNNS 2 se révèle plus ambitieux : soulignant la nécessité d’une meilleure formation des professionnels de santé en matière de nutrition, il se montre surtout plus exigeant vis-à-vis des partenaires de l’agro-alimentaire. Nous avons incité les industriels à signer des chartes d’engagement pour améliorer la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire. Nous ne pouvons pas nous contenter d’influencer seulement les choix des consommateurs, il faut agir sur la qualité des produits eux-mêmes, insiste Serge Hercberg. Peu à peu, le cadre de référence nutritionnelle instauré par le PNNS devient une réalité pour le grand public comme pour les professionnels : la consommation de fruits et légumes a ainsi augmenté ces dernières années, tandis que la consommation de sel, elle, a diminué.

Mais surtout, une étude récente menée par la DREES (Direction de la recherche, de l’évaluation, des études et des statistiques) montre que le surpoids serait en recul chez les enfants de 5-6 ans. Ces résultats découlent d’un ensemble d’actions telles que la sensibilisation des parents, l’amélioration de l’offre alimentaire en restauration scolaire, le dépistage ou l’interdiction des distributeurs dans les écoles. Ce sont des chiffres positifs mais il reste encore beaucoup à faire, estime Serge Hercberg. De nombreuses réflexions et concertations ont eu lieu afin que le PNNS 3 soit le plus efficace possible.

3. Le Programme National Nutrition Santé n° 3 (PNNS 3) 2011-2016

Ainsi, le PNNS 3 a axé la politique nutritionnelle de santé publique sur deux enjeux principaux : la réduction des inégalités sociales et l’incitation à la pratique d’une activité physique plus régulière. Les populations défavorisées, qui font partie des groupes à risque, n’ont pas été assez touchées par nos recommandations nutritionnelles, confie Serge Hercberg. Il insiste davantage sur le rôle de l’activité physique. Le but est de montrer que, même si l’on n’a pas les moyens de pratiquer un sport, on peut tout simplement emprunter les escaliers, marcher au lieu de prendre le bus, etc. Les collectivités locales peuvent aussi rendre les parcours de marche en ville plus attractifs et les entreprises peuvent faire en sorte que les salariés aient accès plus facilement à des salles de sport. Beaucoup de mesures peuvent être entreprises pour inciter les gens à pratiquer une activité physique quotidienne.1 Quatre axes regroupent des objectifs quantifiés. L’axe n° 2 cible l’augmentation de l’activité physique et la lutte contre la sédentarité, notamment des enfants et adolescents. Le PNNS 3 est associé au premier Plan Obésité et présente une forte dimension interministérielle. Il est en lien, entre autres, avec le programme d’éducation santé 2011-2015 du ministère de l’Éducation nationale.

4. Pour aller plus loin

Un certain nombre de documents figurent en annexe et permettent d’approfondir le sujet :



























1. LANGLOIS, Ariane, Journaliste, Revue Vivre, décembre 2010, pp. 19-21.

 


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L’activité physique – L’effort
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1. L’activité physique

L’éducation physique et sportive vise le développement des capacités motrices et la pratique d’activités physiques, sportives et artistiques. Elle contribue à l’éducation à la santé en permettant aux élèves de mieux connaître leur corps, et à l’éducation à la sécurité, par des prises de risques contrôlées. Elle éduque à la responsabilité et à l’autonomie, en faisant accéder les élèves à des valeurs morales et sociales (respect de règles, respect de soi-même et d’autrui)1.

Les activités physiques sont un élément de l’Éducation physique et sportive au même titre que les activités sportives et les activités artistiques. Toutes les trois sont l’objet d’une discipline (l’EPS) dans les programmes du cycle 3, discipline qui contribue à l’éducation à la santé.

Activité physique, condition physique, aptitude physique, activité sportive, sédentarité : autant de termes qu’il convient de définir plus précisément.



a. Activité physique

Tout mouvement corporel produit par la contraction des muscles squelettiques et entraînant une augmentation substantielle de la dépense d’énergie au-dessus de la valeur de repos.2

Marcher, monter des escaliers, frapper dans un ballon, faire du toboggan, courir, sauter, danser… sont des activités physiques. Elles peuvent être caractérisées par leur intensité, leur durée et leur fréquence.

b. Condition physique

La condition physique correspond au niveau d’entraînement physique minimum nécessaire pour satisfaire aux exigences d’une activité physique donnée.

c. Aptitude physique

L’aptitude physique est un ensemble de paramètres qui décrivent la capacité globale (cardiorespiratoire, ostéomusculaire et psychologique) d’un individu à réaliser une activité physique donnée.

d. Activité sportive

Activité physique produite par le sujet lui-même et dont le mobile est l’affrontement, la compétition ou la réalisation de performances.3

L’activité sportive est une activité physique dont la motivation est orientée.

e. Sédentarité

La notion de sédentarité est moins bien définie que celle d’activité physique. L’inactivité physique peut être définie comme l’absence d’une activité physique suffisante pour atteindre les recommandations définies par la recherche et reprises par les pouvoirs publics. Cependant, le comportement sédentaire ne représente pas seulement une activité physique faible ou nulle, mais correspond à des occupations spécifiques dont la dépense énergétique est proche de la dépense de repos, telles que regarder la télévision ou des vidéos, travailler sur ordinateur, lire, etc. Le temps passé devant un écran (télévision, vidéo, jeux vidéo, ordinateur…) est actuellement l’indicateur de sédentarité le plus utilisé 4.



2. L’effort

L’effort peut être défini comme le fait de mobiliser et de mettre en œuvre toutes ses forces et ses ressources en vue de vaincre une résistance, d’atteindre un objectif.5 Cette résistance peut être d’ordre physique, mais aussi d’ordre psychique ou affectif. Un effort peut donc être physique et/ou intellectuel, par exemple :

Didier Delignières nous apporte les précisions suivantes :

L’effort physique est caractérisé par un coût métabolique et aboutit à un état de fatigue. Les psychologues ont avancé des concepts similaires en ce qui concerne l’effort mental, caractérisé par un coût cognitif (c'est-à-dire un stress au sens psychologique du terme). L’effort qu’il soit mental ou physique, renvoie également à une dimension subjective, généralement dénommé effort perçu. L’effort perçu correspond à la sensation (certains préfèrent employer le terme de sentiment) de pénibilité vécue dans une situation particulière.6

L’effort se ressent. La valeur du ressenti d’effort n’est pas une valeur absolue. Elle varie en fonction des caractéristiques de la personne, de son expérience, de son entraînement, de sa condition physique… Cette variabilité implique que l’individu soit capable de qualifier l’effort qu’il ressent. Par exemple, c’est difficile, je suis capable de recommencer ou non, je ne vais pas y arriver…

L’enfant, engagé dans cette démarche, adopte une attitude réflexive. Il apprend à porter un regard sur ce qu’il fait, sur ce qu’il ressent, tant par rapport à lui-même que par rapport aux autres, et sur ce qu’il souhaite en dire. Il est capable d’appréhender l’activité physique qu’il vient de pratiquer en terme d’effort, mais aussi de constater l’effort fourni par ses camarades.

L’effort est évoqué dans les recommandations grand public du programme national nutrition santé, à travers l’intensité de pratique physique. Cette intensité fait référence à un effort physique développant les capacités cardiovasculaires et musculaires dans un souci de santé, celui dont l’enfant peut être capable de dire, qu’il est facile ou tellement difficile qu’il va s’arrêter.

1. Bulletin officiel hors-série n°3 du 19 juin 2008.
2. Promouvoir l’activité physique des jeunes. Élaborer et développer un projet de type Icaps. Sous la direction de Florence Rostan, Chantal Simon, Zékya Ulmer. INPES, 2011, p. 141
3. Tribalat, Thierry, Éducation, Sport et Santé, revue Hyper EPS n°221, juin 2003, pp. 26-27
4. Promouvoir l’activité physique des jeunes. Élaborer et développer un projet de type Icaps. Sous la direction de Florence Rostan, Chantal Simon, Zékya Ulmer. INPES, 2011, p. 142
5. D’après Le dictionnaire.com
6. DELIGNIÈRES, D., (2000), Introduction, in L’effort, AVANZINI,G., CAILLAUX, C., COGERINO, G., CURY, F., DESCHAMPS, T., MEARD, J.-A., SARRAZIN, P., Coordonné par DELIGNIÈRES, D., Édition Revue EP&S, Collection « Pour l’action », p. 8


 

 


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Émotions
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Michel RÉCOPÉ et Luc RIA nous donnent les éléments suivants concernant les émotions et les sentiments :

Toutes les théories s’accordent à considérer que les émotions émanent d’une expérience de plaisir ou de douleur indissociable du caractère attractif ou répulsif de certains événements vécus ou appréhendés. L’épisode émotionnel qui en découle est plus ou moins long, intense ou explicite pour l’individu…

L’épisode émotionnel se caractérise par des réactions physiologiques, motrices et subjectives se développant de manière synchrone…

Les sentiments, pour leur part, sont de l’ordre de l’expérience des émotions… Ils permettent la conscientisation progressive des émotions.1

Nadine DEBOIS apporte des précisons complémentaires quant à la perception des émotions dans le cadre des activités physiques et sportives :

L’émotion est définie comme un état affectif d’une durée relativement brève, comportant des sensations appétitives ou aversives, liées à un objet précis et s’accompagnant de manifestations physiologiques particulières. Ainsi la peur et le nœud dans le ventre ressentis par l’élève juste avant d’effectuer une prestation gymnique devant les autres, ou les frissons de joie des membres d’une équipe qui vient de réussir un point décisif dans un tournoi interclasses illustrent les nombreuses émotions que la pratique d’une activité physique et sportive est susceptible d’induire en EPS.2

1. RÉCOPÉ, M., RIA, L. (2005), Les émotions comme ressort de l’action, in Les émotions, BLANCHARD-LAVILLE, C., GAGNAIRE, Ph., LAVIE, F., NIEDENTHAL, P., NUGIER, A., POIZAT, G., RÉCOPÉ, M., Coordonné par RIA, L., Édition Revue EP&S, Collection Pour l’action, p. 11
2. DEBOIS, N. (2007), Comprendre les émotions dans le cadre des pratiques physiques et sportives, in Les émotions en EPS, DEBOIS, N., BLONDEL, L., VETTRAINO, J., Édition Revue EP&S, Dossier EPS n°74, p. 9


 

 

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L’estime de soi
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1. Qu’est-ce que l’estime de soi ?

Le concept d’estime de soi a été défini pour la première fois en 1890 par un psychologue américain qui expliquait que l’estime de soi se situe dans la personne, et qu’elle se définit par la cohésion entre ses aspirations et ses succès.

Des travaux plus récents nous donnent cette définition : l’estime de soi se réfère à la valeur que l’on se donne soi-même dans différentes sphères de notre vie et à partir des relations que l’on entretient avec les autres. Le soi est un concept descriptif. L’estime est un concept évaluatif et l’estime de soi est donc liée à la façon dont une personne élabore et évalue la définition de son identité. Il s’agit de poser un jugement sur soi-même, sur sa valeur et sur ses capacités, en s’appuyant sur sa conscience et sa connaissance de soi. Appliquée à l’enfant, cette définition montre que l’estime de soi est très relative, limitée par de nombreux facteurs internes et externes et fortement dépendante de l’âge.

L’estime de soi n’est pas figée, mais constitue un système dynamique à la fois stable -cette stabilité permettant d’une part à la personne de se reconnaître à travers le temps et d’autre part aux autres personnes de la reconnaître- mais aussi flexible et changeant, assurant ainsi la possibilité de s’adapter et d’évoluer en fonction des réalités et de besoins nouveaux.

La clé de l’estime de soi se trouve dans le processus de conscientisation. Elle consiste en la représentation qu’on se fait de soi même par rapport à ses qualités, à ses relations et à ses habiletés ainsi qu’à la capacité de conserver dans notre mémoire ces représentations de manière à les actualiser et à pouvoir surmonter des difficultés, relever des défis et vivre de l’espoir…

 

2. Comment se constitue l’estime de soi ?

Avant l’âge de 6-7 ans, on ne peut parler d’une véritable estime de soi chez l’enfant. En effet les capacités intellectuelles de l’enfant d’âge préscolaire ne sont pas assez développées pour qu’il puisse jeter un regard critique sur lui-même et accéder à un véritable monologue intérieur… Vers 6-7 ans, avec l’apparition de la pensée logique, l’enfant devient capable de récupérer les images de soi positives qui proviennent de ses expériences passées et de les intégrer afin de constituer son estime de soi 1.

D’où l’importance d’avoir envers les tout-petits les attitudes qui prépareront son apparition.

Favoriser l’estime de soi chez les tout-petits et particulièrement chez les 3-6 ans se fait en stimulant les quatre composantes de l’estime de soi : le sentiment de confiance, la connaissance de soi, le sentiment d’appartenance et le sentiment de réussite2.

L’estime de soi est une étape qui suit la construction de la personnalité. En effet, on parle d’estime de soi lorsque la personne s’est construite une identité. Mais attention, l’estime de soi n’est pas un sentiment nouveau qui viendrait subitement à l’âge de huit ans nous révéler ce que nous pensons de nous même. La construction du soi de l’enfant se fait en fonction des expériences qu’il a faites dès le plus jeune âge et qui s’accumulent dans sa mémoire, lui permettant de fonder l’estime qu’il a de lui-même. Selon que ses expériences aient été positives ou négatives, l’enfant aura une estime de lui-même positive ou négative. Les liens que l’enfant a avec son entourage, ce que ses proches et les personnes qui sont importantes à ses yeux attendent de lui, les images qui lui sont renvoyées par l’extérieur sont autant d’éléments importants dans la construction de son estime de soi.

Il existe différents niveaux dans l’élaboration de l’estime de soi : l’estime de soi de base, et l’estime de soi secondaire.

L’estime de soi de base fait partie de la construction identitaire de l’enfant et prend place au moment où celui-ci se reconnaît comme étant unique et distinct des autres, notamment de sa mère. L’enfant va se former peu à peu une opinion sur ce qu’il représente aux yeux des autres mais aussi aux siens, étape capitale pour son avenir.

À côté de cette estime de soi de base, inscrite dans le psychisme profond de l’enfant, il existe de multiples estimes de soi secondaires. Celles-ci sont davantage ancrées sur la réalité du monde et sont relatives aux centres de vie et d’intérêt de l’enfant : on peut ainsi avoir une estime de soi relative à l’école, au sport, relative à ses amis, à sa famille…

 

L’estime de soi se bâtit au fur et à mesure que se déroulent les expériences de l’enfant. C’est en vivant des succès qu’elle se développe. Mais il ne faut pas penser qu’elle se développe une fois pour toute car elle varie selon les traumatismes ou les moments heureux de la vie. C’est une réalité changeante.



3. Les composantes de l’estime de soi

L’estime de soi est un concept relativement difficile à cerner. Plusieurs auteurs estiment que cinq sentiments sont à la base de l’estime de soi : les sentiments de sécurité, d’identité, d’appartenance, de détermination et de compétence.

a. Le sentiment de sécurité, de sûreté et de confiance en soi

Le sentiment de sécurité et de confiance en soi est à la base de l’estime de soi. Ce sentiment n’apparaît pas soudainement dans le développement de l’enfant. Au contraire, ce sentiment se constitue au fil des relations d’attachement et des expériences vécues. Il peut se définir par le bien-être et l’assurance ressentis lors de certaines situations. Il implique la compréhension des limites, la connaissance des attentes d’autrui et un sentiment de confort et de sécurité. À l’inverse, un sentiment d’insécurité se caractérise par l’incertitude, le doute et l’insécurité.

Pour que l’enfant puisse se sentir en sécurité, il faut subvenir à ses besoins essentiels. L’enfant éprouve un sentiment de sécurité, de sûreté et de confiance lorsqu’il a une vie stable dans le temps, dans l’espace, dans ses relations avec les autres mais aussi dans la perception qu’il a de lui-même.

b. Le sentiment d’identité, la vision de soi et l’amour de soi

Le sentiment d’identité est la clé de l’estime de soi. Ce sentiment consiste en une connaissance de soi et de son image sociale. L’enfant va se sentir unique et important aux yeux des personnes qui comptent pour lui. Cela constitue l’une des plus importantes étapes du développement de l’estime de soi. Il est bien difficile pour un enfant de savoir qui il est si personne ne le voit vraiment. En résumé, la vision de soi amène à l’amour de soi, qualités toutes les deux dépendantes de la vision que les autres ont de soi, principalement ceux de son entourage.

Les carences d’estime de soi qui prennent source au niveau de l’amour de soi sont très difficiles à soigner. On les retrouve plus tard sous le nom de troubles de la personnalité.

c. Le sentiment d’appartenance à un groupe.

L’enfant, qu’il ait 3 ou 7 ans, ressent de la satisfaction lorsqu’il se sent appartenir à un groupe. Là encore, l’enfant a besoin de savoir qu’il est important et qu’il compte aux yeux des autres. Ce que les autres disent à l’enfant, ce qu’ils pensent de lui, la façon dont ils le voient, l’aident à se définir, à modifier son image et apprécier sa valeur personnelle.

d. Le sentiment de détermination et l’affirmation de soi

En s’affirmant, l’enfant exprime des besoins. Il réalise ainsi que les autres ne sont pas obligés de les satisfaire immédiatement. Cette affirmation de sa personne, de sa valeur personnelle lui permet d’enrichir l’estime de lui-même. En se déterminant pour faire reconnaître sa valeur personnelle aux yeux des autres, l’enfant augmente son capital d’estime de soi.

e. Le sentiment de compétence

Ce sentiment implique de se sentir en capacité de faire quelque chose. C’est au cours de ses apprentissages et surtout de ses réussites que l’enfant peut progressivement acquérir ce sentiment de compétence personnelle. Pour un enfant, avant l’âge de 7 ans, la réussite se base surtout sur le résultat, en effet l’enfant n’appréhende pas encore bien le produit final de son action avant de l’avoir mise en place. C’est donc à la fin de ce qu’il a entrepris que l’enfant se sent capable ou non. Un sentiment de compétence peut alors se forger.

1. DUCLOS, G. (2002), Favoriser l’estime de soi chez les tout-petits, Revue La santé de l’Homme, n°361, septembre-octobre 2002, p. 18.
2 DUCLOS, G. (2002), Favoriser l’estime de soi chez les tout-petits, Revue La santé de l’Homme, n°361, septembre-octobre 2002, p. 18.