ARGUMENTAIRE
Pourquoi un projet « Sport-Santé » à l’USEP ?
Des
enjeux humanistes |
1. Droit à la santé - Droit à l’éducation
Les droits de l’enfant à la santé et à l’éducation sont affirmés solennellement tant dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme que dans la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.
a. Déclaration Universelle des Droits de l’Homme 1
Article 25-1
1. Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté 1.
Article 26
1. Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire. L'enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite.
2. L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.
3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants 1.
b. Convention internationale des droits de l’enfant 2
Article 24-1, 24-2 e, 24-2 f
1. Les États parties reconnaissent le droit de l'enfant de jouir du meilleur état de santé possible et de bénéficier de services médicaux et de rééducation. Ils s'efforcent de garantir qu'aucun enfant ne soit privé du droit d'avoir accès à ces services.
2. Les États parties s'efforcent d'assurer la réalisation intégrale du droit susmentionné et, en particulier, prennent des mesures appropriées pour :
e) Faire en sorte que tous les groupes de la société, en particulier les parents et les enfants, reçoivent une information sur la santé et la nutrition de l'enfant, les avantages de l'allaitement au sein, l'hygiène et la salubrité de l'environnement et la prévention des accidents, et bénéficient d'une aide leur permettant de mettre à profit cette information ;
f) Développer les soins de santé préventifs, les conseils aux parents et l'éducation et les services en matière de planification familiale 2.
Article 28-1 a
1. Les États parties reconnaissent le droit de l'enfant à l'éducation, et en particulier, en vue d'assurer l'exercice de ce droit progressivement et sur la base de l'égalité des chances 2.
2. De l’éducation physique pour tous
Fédération sportive scolaire et secteur sportif scolaire de la Ligue de l’Enseignement, l’Union Sportive de l’Enseignement du Premier Degré affirme son engagement dans la mise en œuvre d’une éducation à la santé. En se donnant, en lien avec l’école, les moyens d’une éducation permanente, elle vise notamment le développement du capital santé de chaque enfant.
Cette éducation, prônant pour les enfants les bienfaits de la pratique quotidienne d’une quantité significative d’activités physiques, s’appuie sur une action menée tout au long de l’année : d’une part, dans les domaines croisés du sport et de la santé, d’autre part, dans le cadre d’une éducation à l’environnement intégrant une démarche pour un développement durable et solidaire.
Dans cette démarche d’éducation populaire, l’USEP fait vivre un projet ancré dans l’école publique : former des futurs citoyens capables de raisonner sur leur mode de vie et sur leurs pratiques sportives au regard du développement de leur capital santé. Cette pensée réflexive, appliquée au plan individuel mais aussi dans une dimension collective, conduira les enfants à penser leurs pratiques par eux-mêmes, à se donner des règles dans le cadre de leurs droits et de leurs devoirs. Ainsi, la maîtrise de ces compétences les mettra en mesure d’agir positivement sur leur santé tout au long de leur vie.
1. Le 10 décembre 1948, les cinquante-huit états membres qui constituaient alors l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies ont adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme à Paris au Palais de Chaillot.
2. Le 20 novembre 1989, l'Assemblée Générale des Nations Unies a adopté cette Convention qui nous invite tous à réfléchir sur la place que nous faisons ou ferons à l'enfant, aujourd'hui, demain, dans notre pays, en Europe et dans le monde.
ARGUMENTAIRE
Pourquoi un projet « Sport-Santé » à l’USEP ?
Des
enjeux institutionnels |
1. La mission de service public confiée à l’USEP
Le 30 octobre 2009, l’USEP, mouvement sportif, associatif, éducatif et philosophique, a signé avec le Ministère de l’Éducation nationale et la Ligue de l’enseignement une convention1 précisant la mission de service public qui lui est confiée.
Article 2 - L'Usep s'engage à développer toutes les actions visant à accompagner, enrichir et diversifier les enseignements scolaires, en particulier :
en développant dans les pratiques associatives et les projets pédagogiques des approches transversales (citoyenneté, santé, culture, sécurité routière, etc.) ;
en élaborant des documents pédagogiques afin d'aider les enseignants à mettre en œuvre les activités et pratiques indiquées ci-dessus ;
en favorisant la pratique physique et sportive des élèves en situation de handicap, notamment par leur participation avec des élèves valides à des activités et des rencontres organisées de façon régulière ;
en favorisant les échanges entre les classes des pays de l'Union européenne ;
en favorisant l'ouverture de l'association d'école sur son environnement proche (le quartier, la commune, etc.) par la mobilisation et la mutualisation des compétences et des ressources locales autour de projets partenariaux relevant de dispositifs institutionnels, en lien avec les politiques éducatives locales 1.
L’USEP se voit donc confier par le Ministère de l’Éducation nationale la mission de renforcer l’action de l’école, notamment dans le domaine transversal de l’éducation à la santé. Elle contribue ainsi aux efforts conduits par l’école pour atteindre les objectifs fixés par l’institution, tant dans le cadre des programmes de 2008 que dans le cadre du socle commun des connaissances et des compétences de 2005. Mais L’USEP va au-delà, en offrant une valeur ajoutée, à travers la mise en œuvre d’un projet d’éducation globale pour l’enfant.
2. Les visées éducatives liées à la santé dans le cadre institutionnel de l’école primaire (Programmes 2008 et Socle Commun des Connaissances et des Compétences de 2005)
La référence à l’éducation à la santé est présente, d’une manière explicite, tant dans les programmes 2008 que dans le Socle commun des connaissances et des compétences.
a. PROGRAMMES 2008 2
Maternelle
DÉCOUVRIR LE MONDE - Découvrir le vivant
Les élèves découvrent les parties du corps et les cinq sens : leurs caractéristiques et leurs fonctions. Ils sont intéressés à l’hygiène et à la santé, notamment à la nutrition. Ils apprennent les règles élémentaires de l’hygiène du corps 2.
Cycle 2
ÉDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE
L’éducation physique vise le développement des capacités nécessaires aux conduites motrices et offre une première initiation aux activités physiques, sportives et artistiques. Tout en répondant au besoin et au plaisir de bouger, elle permet de développer le sens de l’effort et de la persévérance. Les élèves apprennent à mieux se connaître, à mieux connaître les autres ; ils apprennent aussi à veiller à leur santé.
INSTRUCTION CIVIQUE ET MORALE
Ils reçoivent une éducation à la santé et à la sécurité. Ils sont sensibilisés aux risques liés à l’usage de l’internet. Ils bénéficient d’une information adaptée sur les différentes formes de maltraitance 2.
Cycle 3
ÉDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE
L’éducation physique et sportive vise le développement des capacités motrices et la pratique d’activités physiques, sportives et artistiques. Elle contribue à l’éducation à la santé en permettant aux élèves de mieux connaître leur corps, et à l’éducation à la sécurité, par des prises de risques contrôlées. Elle éduque à la responsabilité et à l’autonomie, en faisant accéder les élèves à des valeurs morales et sociales (respect de règles, respect de soi-même et d’autrui).
SCIENCES EXPÉRIMENTALES ET TECHNOLOGIE – Le fonctionnement du corps humain et de la santé
Familiarisés avec une approche sensible de la nature, les élèves apprennent à être responsables face à l’environnement, au monde vivant, à la santé. Ils comprennent que le développement durable correspond aux besoins des générations actuelles et futures. En relation avec les enseignements de culture humaniste et d’instruction civique, ils apprennent à agir dans cette perspective.
Hygiène et santé : actions bénéfiques ou nocives de nos comportements, notamment dans le domaine du sport, de l’alimentation, du sommeil 3.
b. SOCLE COMMUN DES CONNAISSANCES ET DES COMPÉTENCES 4
Il est explicitement fait référence au terme santé dans les piliers 3 et 6 du Socle commun des connaissances et des compétences.
PILIER 3 : Les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique
B. LA CULTURE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE - Attitudes
L'appréhension rationnelle des choses développe les attitudes suivantes :
la responsabilité face à l'environnement, au monde vivant, à la santé 4.
PILIER 6. Les compétences sociales et civiques
A. VIVRE EN SOCIÉTÉ - Connaissances
Les connaissances nécessaires relèvent notamment de l'enseignement scientifique et des humanités. L'éducation physique et sportive y contribue également.
Les élèves doivent en outre :
être éduqués à la sexualité, à la santé et à la sécurité ;
connaître les gestes de premiers secours 4.
Le Socle commun, par l’ensemble de valeurs, de savoirs, de langages et de pratiques qu’il véhicule, vise à conduire l’enfant à construire son avenir personnel et professionnel et à réussir sa vie en société. C’est ainsi que les connaissances, les capacités et les attitudes présentes dans les différents piliers du Socle sont pour la plupart nécessaires à l’enfant pour l’acquisition des compétences psychosociales utiles dans le cadre de son éducation à la santé.
Nous prendrons quelques exemples :
Dans le pilier 1 (La maîtrise de la langue française), la capacité à
prendre part à un dialogue, un débat : prendre en compte les propos d'autrui, faire valoir son propre point de vue5,
est une capacité dont l’acquisition se révèle incontournable lors des échanges sur les différents thèmes d’éducation à la santé et notamment :
lors des dialogues avec les pairs, dans le cadre d’un débat, visant par exemple à établir un argumentaire sur un thème d’éducation à la santé,
ou bien encore lors d’un entretien avec des adultes dans le cadre d’une demande visant à obtenir un soutien ou une aide pour résoudre un problème ou recueillir une information.
Dans le pilier 3 (Les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique), les connaissances en culture scientifique et technologique comme :
l'organisation et le fonctionnement du corps humain ;
les possibilités du corps humain 5;
renforcées et illustrées lors de la pratique des activités physiques et sportives sont des supports pour une meilleure connaissance de soi et l’acquisition des savoirs utiles dans le cadre de son éducation à la santé.
Dans le pilier 4 (La maîtrise des techniques usuelles de l'information et de la communication),
une attitude critique et réfléchie vis-à-vis de l'information disponible ;
une attitude de responsabilité dans l'utilisation des outils interactifs 5,
assurent une certaine sécurité dans le domaine de l’éducation à la santé. La qualité des informations disponibles sur Internet dans ce domaine est très diverse. Une vigilance importante est d’autant plus nécessaire que le risque de recours à ce mode d’informations est accru par le rapport à l’intime que revêt la santé chez l’individu.
Dans le pilier 5 (La culture humaniste),
la connaissance des droits de l'homme 5
la capacité à avoir une approche sensible de la réalité ; développer par une pratique raisonnée, comme acteurs et comme spectateurs, les valeurs humanistes et universelles du sport 5,
l’attitude visant à donner à chacun l'envie d'avoir une vie culturelle personnelle par la pratique d'une activité culturelle, artistique ou physique 5,
participent à l’éducation à la santé de l’enfant par l’acquisition de références communes et par la pratique des activités physiques et sportives, qui sont un levier fort et reconnu, pour ses effets importants sur la santé des individus.
Le pilier 6 (Les compétences sociales et civiques : vivre en société et se préparer à sa vie de citoyen) et le pilier 7 (L'autonomie et l'initiative) concourent tout naturellement à permettre à chacun de devenir pleinement responsable, c’est-à-dire autonome et ouvert à l'initiative. Ces compétences sont bien évidemment à rapprocher des compétences psychosociales définies comme la capacité d'une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne 6.
Dans ces deux piliers, sans négliger l’ensemble des items, nous pointerons l’intérêt, pour l’éducation à la santé, d’acquérir les attitudes suivantes pour lesquelles chacun, afin de devenir autonome, doit avoir :
la volonté de se prendre en charge personnellement, d'exploiter ses facultés intellectuelles et physiques ;
conscience de la nécessité de s'impliquer, de rechercher des occasions d'apprendre ;
conscience de l'influence des autres sur ses valeurs et ses choix; 6
une ouverture d'esprit aux différents secteurs professionnels et une conscience de leur égale dignité 3.
Les capacités et les attitudes nécessaires à la réalisation de projets individuels ou collectifs sont des éléments précieux qui concourent eux aussi à l’acquisition d’une bonne attitude santé. Les capacités nécessaires supposent de savoir :
définir une démarche adaptée au projet ;
trouver et contacter des partenaires, consulter des personnes-ressources ;
prendre des décisions, s'engager et prendre des risques en conséquence ;
prendre l'avis des autres, échanger, informer, organiser une réunion, représenter le groupe ;
déterminer les tâches à accomplir, établir des priorités 6,
mais être capable d’initiative implique aussi :
curiosité et créativité ;
motivation et détermination dans la réalisation d'objectifs 6.
En conclusion, les visées éducatives contenues, tant dans les programmes 2008 que dans les différents piliers du Socle commun participent à l’acquisition des compétences psychosociales nécessaires à la construction d’une attitude santé positive. L’association sportive USEP est un cadre légitime qui permettra la mise en œuvre de cette éducation à la santé et à la citoyenneté.
1. Bulletin officiel n°16 du 22 avril 2010.
2. Bulletin officiel hors-série n°3 du 19 juin 2008.
3. Bulletin officiel hors-série n°3 du 19 juin 2008.
4. Bulletin officiel n°29 du 20 juillet 2006.
5. Bulletin officiel n°29 du 20 juillet 2006.
6. Bulletin officiel n°29 du 20 juillet 2006.
ARGUMENTAIRE
Pourquoi un projet « Sport-Santé » à l’USEP ?
Aller
plus loin avec l’USEP |
L'USEP vise à rendre l'enfant acteur de ses apprentissages.
Un enfant acteur est un enfant motivé. Créons chez lui le goût de la pratique physique et sportive. Pour ce faire, l'enfant sera conduit tout d’abord à prendre conscience des émotions diverses et intenses qui le traversent lors de la pratique d'activités physiques. Exprimer verbalement ces émotions, mettre des mots, les nommer puis échanger ses impressions, mieux comprendre ce qui a été vécu pour mieux gérer son activité physique et les émotions qu'elle génère, telles seront les différentes étapes d'une approche réflexive de la pratique physique.
C'est cette approche, développée par l'USEP, qui permettra à l'enfant d'acquérir les compétences nécessaires à la maîtrise et au développement de son capital santé.
La conception de l'USEP en matière d'éducation à la santé se décline au travers de la prise en compte des notions de plaisir, d’effort et de progrès dans le cadre de la pratiques des activités physiques. Cette conception, qui prend en compte l'intégration de la communauté éducative au sein de son projet, précise d’une part, la démarche qui conduit l'enfant vers des actes réfléchis et raisonnés, d’autre part, la place de l'éducation à la santé dans le cadre de l'association et des rencontres USEP.
1. Prendre en compte des notions de plaisir, d’effort et de progrès
Dans la continuité de ses objectifs et de ses actions qui cherchent à développer le goût et la culture d'une pratique physique équilibrée et basée sur le plaisir, l'USEP veut aider l'enfant à devenir acteur de sa santé en le conduisant vers l'acquisition de compétences qui lui permettront d'adopter des comportements réfléchis, éclairés et responsables.
Pour développer le goût d'une pratique physique et sportive équilibrée et adaptée, la réflexion des enfants sera orientée, lors de la pratique des activités physiques et lors des rencontres sportives, vers la problématique du plaisir et des émotions ressenties.
Il s'agit alors d'aborder le corps plus comme un corps sensible que comme un corps machine, apprendre à mettre des mots sur le vécu corporel, identifier des sensations, des états de bien-être et de mal-être afin d'avoir une meilleure perception de son corps1.
Dans le cadre de l'éducation à la santé, l'USEP s'appuie alors sur les trois partis pris suivants :
Le plaisir de la dépense physique, c'est le parti pris contre la sédentarité : avoir une pratique régulière et équilibrée, acquérir le goût de l'effort.
Le plaisir de la connaissance de soi, c'est le parti pris d'une relation à soi constructive grâce à une approche réflexive des activités physiques et sportives : être à l'écoute de soi, comprendre son fonctionnement de son corps, connaître ses possibilités, se situer et avoir conscience de ses progrès.
Le plaisir de la relation aux autres, c'est le parti pris de l'éducation citoyenne : réaliser un projet collectif, appartenir à un groupe.
À court terme, il faut donner à l'enfant les moyens de repérer les éléments en rapport avec sa santé, tant dans sa pratique physique et sportive que dans ses comportements.
En fin d'école primaire, lors de la pratique d'une activité physique, l'objectif de l'USEP est que les enfants aient construit des repères relatifs à la perception de :
La quantité d'activité physique pratiquée ;
La régularité de la pratique effectuée ;
L'intensité et/ou la difficulté de l'activité.
À moyen terme, l'action éducative de l'USEP dans le cadre de l'éducation à la santé doit permettre à l'enfant, de vivre des situations, d'y chercher les règles à respecter et d’en comprendre l'intérêt, de s'approprier des connaissances et de débattre de celles-ci avec ses pairs et avec des adultes, de développer des compétences psychosociales.
À long terme, l'enfant, futur citoyen, doit adapter et transformer son comportement d’une manière bénéfique.
2. Intégrer la communauté éducative au sein du projet USEP
S'associer avec les partenaires de la communauté éducative pour mettre les efforts en commun et se soutenir mutuellement dans les actions à réaliser, permettra la mise en place d'un cadre cohérent qui renforcera les messages et aidera l'enfant à se repérer et à se construire.
L'USEP est un levier privilégié pour la création d'un univers de vie et de santé qui dépasse les frontières de l'école. En effet, l'implication des parents, premiers garants de la santé de leur enfant, au sein de l'association d'école et lors des rencontres sportives, permet de construire une école où l'on est bien.
Mettre en place un projet d'éducation à la santé par les activités physiques et sportives au sein de l'association USEP, dans le cadre du projet d'école, permet de laisser toute sa place à chacun des acteurs. L'implication plus large des différents interlocuteurs de la communauté éducative augmentera l'efficacité du projet afin d’atteindre plus facilement les effets recherchés.
Pour qu’un tel projet réussisse, plusieurs conditions doivent être réunies :
L’action doit s’inscrire dans la durée, au sein et hors de l'école, et dépasser le niveau d’une seule classe ;
Toute la communauté éducative doit être impliquée ;
L’ensemble des partenaires, en accord avec les visées du projet, doit apporter des aides et des soutiens ;
La communication sur les pratiques santé, lors des temps forts que sont les rencontres sportives USEP, doit être autant d’occasions d'expliciter, d'échanger, de se projeter et de dépasser l'implicite.
3. La démarche USEP
L'USEP a choisi le parti pris d'une démarche d'éducation populaire basée sur les principes suivants :
Partir des représentations des enfants, par l'utilisation de méthodes actives pour :
lui faire prendre conscience de ses conduites et de celles des autres,
susciter des réflexions et des interrogations.
Permettre des apprentissages :
en développant des compétences psychosociales : savoir résoudre desproblèmes et prendre des décisions, développer une pensée créative et critique, savoir communiquer efficacement et être habile dans les relations interpersonnelles, avoir conscience de soi, avoir de l'empathie pour les autres, savoir gérer son stress et ses émotions,
en apportant des connaissances,
en favorisant le développement des capacités physiques.
Cette démarche conduira l'enfant à AGIR, CONNAÎTRE, CHOISIR, DÉCIDER.
Dans ce cadre il est indispensable que l'éducateur veille à :
favoriser une éducation au choix sans émettre de jugement (bien ou mal) sur les opinions exprimées par l'enfant,
prendre en compte les facteurs individuels de santé et l'environnement social de vie qui rendent chaque enfant unique,
favoriser les échanges entre pairs afin de conduire l'enfant à découvrir d'autres façons de faire, d'autres façons d'être, et lui permettre de partager avec d’autres ses connaissances,
inscrire les actions du projet sur une durée suffisamment longue.
Cette démarche guidera L'ENFANT VERS DES ACTES DE PLUS EN PLUS RÉFLÉCHIS ET RAISONNÉS.
4. L'association USEP
Le projet d'éducation à la santé se construit, se développe et se vit au sein de l'association USEP.
Celle-ci, force de proposition au sein de la communauté éducative, levier pour développer l'axe santé d'un projet d'école, est un lieu privilégié de rencontre entre les différents acteurs de l'éducation à la santé de l'enfant (école, parents, enseignants, collectivités…).
L'association USEP :
permet à l'enfant d'appréhender un mode de vie sain en lui faisant acquérir de bonnes habitudes de pratique physique et d'hygiène de vie,
vise le bien-être en favorisant un climat positif au sein de l'école,
propose une pratique d'activités physiques pour tous.
5. La rencontre USEP
Dans la vie de l'association USEP et dans le déroulement du projet Santé, la rencontre est un moment fort, extrêmement important.
Ces moments de rassemblement sont alors l'occasion :
a. Pour les enfants
de développer le goût d'une pratique physique saine, équilibrée, et quotidienne,
d’éprouver le plaisir de pratiquer, d'échanger, de se situer par rapport aux autres et par rapport à soi,
de développer le goût de l’effort dans une perspective de progrès,
de découvrir de nouveaux espaces, de nouvelles techniques, de nouvelles sensations à l'occasion de moments particuliers,
de mettre en acte des pratiques adaptées d'hygiène de vie dans les domaines de l'alimentation, de l'hygiène corporelle, des rythmes de vie.
b. Pour les adultes impliqués dans la rencontre
Les moments de rassemblement permettent :
de proposer à tous les enfants une expérience de rencontre sportive dans des conditions sécurisantes dans le respect des règles de sécurité, du vivre ensemble et du respect de l’environnement en favorisant un climat d'échanges et de bien-être,
d’être exigeant sur le respect d’une relation saine adulte-enfant qui permettra de favoriser l’établissement d’une bonne estime de soi,
de faire vivre des pratiques physiques et faire prendre des habitudes d'hygiène de vie dans des lieux souvent inhabituels et à l'occasion de moments particuliers,
d’être vigilant quant au respect des rythmes de vie (transport, horaires, possibilités de se reposer, temps d'activité physique et intensité…) et des règles d'hygiène,
de s’impliquer, conjointement avec les enfants, dans une démarche santé,
de partager et de mettre en pratique, avec l’ensemble des partenaires, les objectifs santé du projet : mettre en mots, prendre conscience de comportements, acquérir des habitudes de vie saine.
Les apprentissages ainsi mis en place participeront à la formation d'un futur citoyen, permettront la mise en acte des réflexions menées tout au long de l'année et favoriseront la pratique physique et sportive.
Tout en suscitant l'envie de pratiquer, la rencontre permet :
d’inciter et de renforcer la participation des collectivités territoriales,
de coordonner les apports des partenaires concernés par ce thème,
de donner un éclairage fort aux objectifs de santé.
En conclusion :
Le projet USEP, ponctué par une succession de rencontres, permettra :
de proposer des activités physiques variées suscitant des émotions diverses,
d’impliquer les enfants et les adultes dans une réflexion continue sur la santé, permettant d’échanger sur ce thème, de mettre en pratique et de communiquer dans et hors de l’école,
de se rendre compte de l’évolution des enfants tant dans leurs connaissances et leurs représentations au travers de leurs productions que dans leurs comportements au regard de la problématique de la santé,
d’évaluer le degré d’implication des adultes dans la dite problématique.
1. DUIRAT-ELIA, Mireille, 2004, Revue Hyper EPS, n°225